Tête de sultan en buis. Saxe. Fin XVIIIe-déb XIXe siècle.
 

 

Une belle patine ...
une chasse à l'ours !
deux têtes de pipe
        de la maison Sommer
une tête de garde
        mobile en bruyère
le "Voltaire de Houdon"
des bruyères personnalisées
        par leurs propriétaires, des
        militaires
tête de bédouin en buis,
        coiffé du keffieh
personnage barbu
       et moustachu, travail
       d'art populaire
tête de femme,
        travail d'art populaire
la Marianne du B.H.V. ...
beau portrait d'un
        arabe au turban
 
Vous êtes ici : le "Voltaire de Houdon"
 

Sculpté dans un bloc de bruyère au grain droit, cette pipe flammée est un modèle traditionnel des pipiers sanclaudiens. Encore appelée en anglais "straight grain", cette qualité de bruyère est la plus recherchée des amateurs pour son veinage évoquant des flammes. Ce veinage est aussi bien présent sur le fourneau que sur la tige de cette pipe.

Celle-ci est sculptée de la tête de Voltaire, inspirée d'une oeuvre du sculpteur français Jean - Antoine Houdon (1741-1828). Voltaire et Saint-Claude sont en effet liés. Celui-ci vola en 1770 au secours des paysans du Haut-Jura en entamant contre les chanoines de l'abbaye une procédure pour leur affranchissement !
Le tribunal donna raison aux chanoines qui continuèrent à s'enrichir sur le dos des paysans...



Le "Voltaire de Houdon"
Saint-Claude, France
Fin du XIXe siècle,
début du XXe siècle





Le tuyau est en corne
blonde veinée de noir

Très prisé des fumeurs qui se piquaient de philosophie ce modèle, le "Voltaire de Houdon", fut pour la première fois reproduit à Saint-Claude par le pipier Henry Dalloz qui construisit vers 1862-1865 un pantographe permettant de le produire, tout comme d'autres têtes de pipes.

Ce pantographe est depuis 1986, date de son acquisition, exposé au Musée de Saint-Claude après avoir été utilisée par 4 autres "hommes de l'art".

Cette machine permettait, à partir d'une tête modèle, de reproduire une série de tête de pipes au dixième environ.



Cette pipe a été dégrossie au pantographe puis "peignée" c'est à dire terminée à la main au ciseau de sculpteur. Toutes les pipes issues d'un pantographe sont différentes car, pour finir, c'est le talent de l'artiste qui fait de ces dernières des pièces uniques.

Le réalisme des pipes réalisées aujourd'hui au pantographe n'a malheureusement plus rien à voir avec celui d'autrefois...

Difficile de rattacher cette pipe à un atelier en particulier puisque cet objet ne porte pas la marque d'un fabricant. La douille porte simplement, marquée en creux et dorée, la mention "Bruyère garantie". Un tuyau en corne blonde veinée de noir est monté sur ce "Voltaire de Houdon", également agrémenté d'une virole en nickel à motif d'as de pique.


Après dégrossissage, les têtes
étaient finement peignées au ciseau

 

Sources :

  • DELALANDE Dominique, La fleur du mal - cinq siècles d'objets d'art autour du tabac, 16 septembre - 19 février 1995, Trianon de Bagatelle, Paris, 1994
  • GUYOT Gilbert, Les pipiers français - Histoire et tradition, Paris, 1992
  • FAVETON Pierre, Autour du tabac - Tabatières, Pipes, Cigares, Allumettes et Briquets, Paris, Ch. Massin Editeur, 1988
  • LIEBAERT Alexis et MAYA Alain, La grande histoire de la pipe, Flammarion, Paris, 1993
  • REBEYROLLES Jean, La folie des pipes, Editions Flammarion, 2001
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